Viser sans tirer

Savoir-vivre Savoir -mourir

24/09/2009 11:08

Un saumon était occupé à être pêché par un ours dans un des nombreux cours d’eau qui parsèment la montagne, ; il se faisait pêcher sans mot dire, donc, vu qu’il ne pouvait pas parler. L’ours poussa un grognement de satisfaction après l’avoir broyé entre ses puissantes mâchoires ; puis l’avala dans un gros bruit vu que la politesse et le savoir-vivre ne le concernaient en aucun cas.
    Après s’être promené sur les chemins escarpés, l’ours, en croisant un troupeau de brebis s’est dit :
_Tiens, j’ai faim, ça fait longtemps que je n’ai pas mangé de brebis.
    Il se rua sur une d’elle, l’attrapa au vol par la gorge tandis que les autres bêlaient en tous sens et la mangea en prenant soin de ne laisser que ce qui n’était pas comestible pour lui ; puis il repartit se promener et pêcher des saumons.
    Le lendemain matin, le berge propriétaire du troupeau remarquant qu’il lui manquait une bête partit à sa recherche dans la montagne. Quand il tomba sur le cadavre encore frais autour duquel les traces de l’ours étaient bien visible, il s’écria :
_C’tun monde, c’t’ours bouffe les brebis et moi, je peux rien faire. C’tun monde, oui…
    Il s’est plaint et on lui a répondu que l’ours était une espèce en voie de disparition et que s’il voulait manger de la brebis, il en avait le droit.
_ « C’tun monde vous dis-je ! », a déclaré le berger.
    Plus tard, ce même berger croisa un chasseur et lui glissa un billet dans la poche en lui murmurant :
_ « Si l’ours passe par là, tirez, c’tune saloperie »
    Le chasseur croisa l’ours et tira.
    L’ours trépassa.
    Le chasseur fit croire qu’il avait prit peur et avait tiré mais c’était faux. C’était un meurtre prémédité.
    Les bergers pensent que la montagne leur appartient, et quiconque les contredit est leur ennemi.

    Un français était occupé à être tué par un allemand dans une des nombreuses tranchées qui parsèment le front ; Il se faisait tuer, sans mot dire, donc, vu qu’il était mort.
    L’allemand poussa un grognement de satisfaction après l’avoir transpercé avec sa piquante baïonnette, puis marcha dessus dans un gros bruit vu que la politesse et le savoir-vivre ne le concernaient en aucun cas.
    Après s’être promené sur les chemins escarpés du no man's land, l’allemand en croisant un régiment de français s’est dit :
_ « Tiens, j’ai une crampe à l’index, ça fait longtemps que je ne l’ai plus utilisé ».
    Il se rua sur le régiment et ouvrit le feu avec sa mitraillette, ce qui eut pour effet de décimer tous les français, laissant sur place de la bonne viande comestible aux vautours, sans rien manger, juste tuer pour le plaisir.
    Le lendemain, le lieutenant commandant le régiment remarquant que celui-ci n’était pas rentré était parti à sa recherche. Après avoir fait la macabre découverte et remarqué aux alentours des cadavres des traces de bottes allemandes, il s’écria :
_ « C’tun monde, ces allemands tuent mes hommes et moi, je peux rien faire. C’tun monde, oui… »
    Il s’en est plait et on lui a fait remarquer que le soldat français était en voie de disparition et que s’il voulait des renforts, c’était inutile de demander, tous les stocks étaient épuisés.
_ « C’tun monde, vous dis-je » a déclaré le lieutenant.
    Plus tard, ce même lieutenant croisa un obusier français et lui glissa un billet dans la poche en murmurant :
_ « Si des Allemands passent par là, tirez, c’est de la saloperie »
    L’obusier se garda bien de rappeler au lieutenant que c’était son travail de tirer sur le bosh.
    L’obusier vit de l’allemand et tira.
    Des allemands sont morts.
    L’obusier n’eut aucune excuse à trouver pour expliquer ces meurtres prémédités car c’était son travail.
    Les allemands pensaient que le monde leur appartenait et que quiconque les contredit était leur ennemi.

Rechercher dans le site